Charles, bien sûr que nous pensons aussi aux autres qui souffrent. A ces enfants qui crèvent de faim, aux femmes violées, aux camps de torture, aux exterminations de masse, aux personnes qui dorment dans la rue, à ceux qui meurent de froid, à ceux qui se font pendre car ils sont homosexuels, aux peuples qui voient leur territoire détruits par les industriels, et même aux animaux qui se font massacrer. Et j’en passe.
Nous sommes très sensibles à ce qui se passe près de chez nous, pourquoi ? Peut-être parce que les images renvoient davantage à ce que l’on connaît ? Peut-être parce que nous connaissons ces rues, peut-être parce que nous nous identifions davantage aux personnes tuées, car c’est arrivé dans notre pays, où l’on croyait être en sécurité. Peut-être parce que nous avons peur. Ma sœur vis à Paris, hier soir elle était à une station de métro de la République lors du mouvement de panique; elle a croisé des gens terrifiés.
Peut-être aussi que tout cela nous rappelle que ce ne sont pas que des images à la télé, ça nous renvoie à quelque chose de bien réel. Peut-être avons nous besoin de nous rassembler dans cette peine immense ? Je n’ai pas la réponse.
Charles, nous avons bien conscience de toutes les horreurs qui se passent dans notre monde. Mais il se trouve, (que de manière tout à fait incontrôlée ?), nous sommes très touchés parce qu’il se produit ici. Cela fait-il de nous des personnes égoïstes pour autant ?
Heureusement que nous ne sommes pas effondrés à chaque atrocité commise sur notre terre, nous en crèverions de peur. Nous en crèverions de tristesse. Nous en crèverions de honte.
Peut-être nous protégeons nous inconsciemment de cette souffrance en ne nous effondrant pas systématiquement. Nous le savons, et certains de nous se battent contre cela. Car des monstruosités il en arrive chaque seconde sur cette planète. Etre dévasté pour chacune d’elle, tous les jours: vraiment, nous en crèverions.
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Par : Julie
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